Au début, il y a un corps, un corps en mouvement dans un espace-temps. 

Un corps objet, soumis aux lois de la physique (poids, vitesse, force centrifuge, accélération...), cherchant à les comprendre et à en jouer.
Un corps sujet, sensible, habité par des émotions qu'il cherche à communiquer.

Un corps en quête de forme dont les deux natures s'expriment dans le mouvement abstrait comme dans le geste signifiant.

Je cherche à revenir à la source de ce mouvement, celui d'un corps dans un espace-temps qui soit objet et sujet à la fois.
Ce travail sur les origines, se situe donc en deçà des habituelles séparations sémantiques du spectacle vivant et s'apparente donc dans une démarche transversale, on pourra dire à la croisée des arts.

A quel moment la respiration ne suffit plus, à quel moment l'expiration se fait voix et s'exprime par des mots, des phrases ?
A quel moment n'y a-t-il plus de mots pour parler de ce qui nous habite ?
Et comment parler de ces choses ressenties pour lesquelles les mots n'existent pas ?

Je vois le mouvement comme un outils pour traduire une perception, une conscience dont l'objet se situerait à la frontière des mondes réel, imaginaire et onirique.